Jean-Jacques de Boissieu
Lyon, 1736 - Lyon, 1810
Né le 30 novembre 1736, à Lyon ; mort le 1er mars 1810, à Lyon.
Fils d’un médecin lyonnais, de Boissieu prend d’abord des cours de dessin avec un professeur nommé Lombard avant de fréquenter l’atelier du peintre d’histoire Charles Frontier. Un graveur et marchand d’estampes parisien, Pariset, lui confie la réalisation de quelques eaux-fortes et publie six feuilles d’esquisses sous le titre de Livre d’esquisses créées et gravées par de Boisseau. Il grava ensuite six paysages : Paysages dessinés et gravés par J.-J.-D. B., Lyon (1759).
En 1760, il correspond avec le graveur J.-G. Wille, le suppliant de l’aider à vendre quelques dessins à Paris. En 1761, sa mère accepte enfin qu’il se rende à Paris où il passe trois ans (1761-1764) en compagnie de J.-G. Wille, Joseph Vernet, W.-D. B. Lyons (1759). Wille, Watelet, Greuze, Soufflot et le jeune duc Alexandre de la Rochefoucauld, qui se prend d’affection pour lui. Le duc le recueille à Lyon et l’emmène avec plusieurs amis en Italie. En leur compagnie, de Boissieu peut visiter Gênes et Naples, séjourner à Rome (1764-1765), dessiner dans les musées et d’après nature.
De retour à Lyon, il reprend la gravure et la peinture. Mais, de santé fragile, il ne supporte pas l’odeur de la peinture et produit surtout des eaux-fortes, des dessins au crayon et des lavis. En 1771, il entre au service du Trésor français à Lyon et se marie en 1773. Sa fortune est ébranlée par la Révolution, mais le peintre David parvient à apaiser ses craintes et ses gravures sur cuivre sont placées « sous la protection de la loi ». Il continue à travailler jusqu’à la fin de sa vie, conseillant et influençant les jeunes artistes lyonnais au début du XIXe siècle. Ses paysages, ses intérieurs et ses portraits sont peints d’après nature et empreints d’un esprit de vérité. Les quelques tableaux qu’il a réalisés sont finement dessinés avec une utilisation légère de la couleur qui tend à la monotonie. La plupart ont été réalisées au début de sa carrière, vers 1773-1780. En tant que peintre au lavis, il a rarement été surpassé pour ses touches larges et étendues et sa finition, apparemment sans effort et donnant lieu à des œuvres d’une grande accessibilité. Selon le catalogue de ses eaux-fortes, il a produit 140 planches, certaines d’après Ruysdaël. Dans ses eaux-fortes, qui sont appréciées pour l’harmonie de leurs lignes délicates, de Boissieu a toujours cherché à reproduire exactement ses études de vie élaborées, en faisant ressortir la douceur de ses lignes au crayon, l’ombrage de ses couleurs et la vigueur et le clair-obscur de ses lavis.
Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.