Félix Ziem

Félix François Georges Philibert Ziem étudia à l’École d’Architecture et des Beaux-Arts de Dijon, fondée et dirigée par le peintre Anatole Devosge, élève de David. En 1841, après un long voyage à pied, il s’installa à Nice, où il commença à recevoir des commandes de la bourgeoisie locale. À partir de 1842, il voyagea en Italie, visita Rome, puis découvrit Venise, qui devint sa seconde patrie. De 1845 à 1892, il se rendit régulièrement à Venise, souvent pour plusieurs mois par an, travaillant depuis son bateau, qui lui servait à la fois d’atelier et de logement.
Ses voyages furent nombreux : Constantinople, la Grèce et la Russie dès 1844, puis la Belgique et la Hollande (1850), l’Angleterre (1852), l’Égypte (1854). En 1855, il descendit le Danube en bateau. En 1856, il visita la Turquie et l’est de la Méditerranée. Il se rendit à Alger en 1858, puis à nouveau en Hollande en 1860. Il se rendait souvent à Barbizon, vivant dans une roulotte pour peindre plus librement, et finit par acheter une maison auprès de Charles Jacque. Il se lia d’amitié avec les artistes célèbres de son temps. Lassé de Barbizon, il partagea alors son temps entre ses quatre maisons : Venise, Martigues, Nice et Paris (rue Lepic). Au cours de sa carrière, il peignit plusieurs milliers de toiles dont le produit lui permit d’aider de jeunes artistes et de financer de nombreuses œuvres de charité, notamment un asile pour aveugles.
Il associa ses voyages à la vie parisienne et exposa régulièrement au Salon à partir de 1849. Vers 1865, Durand-Ruel devint l’un de ses principaux marchands.
Ziem fut un peintre complet, à l’aise dans le portrait, la nature morte, la peinture de fleurs, les scènes de genre historiques ou contemporaines. Toutefois, il est surtout connu pour ses paysages. Son œuvre compte de nombreuses aquarelles. Dans ses dessins, et plus encore dans ses carnets de voyage, il manifesta son goût dans le choix et la composition des sujets, laissant ainsi un précieux témoignage de son époque. Après Guardi et Canaletto, il imposa une vision nouvelle de Venise, non pas en se limitant à ses sites les plus célèbres comme le Palais des Doges, mais en menant une étude systématique de la lumière changeante au fil des heures et des saisons. Outre Venise et les paysages des régions françaises qu’il visita, il rapporta de ses voyages à travers l’Europe, jusqu’en Russie, à Constantinople et sur le Bosphore, de nombreux croquis : scènes orientales, caravanes se détachant sur le désert, femmes drapées de voiles éclatants sur des terrasses de villages, couchers de soleil.
Une grande partie de son œuvre est conservée au musée Ziem de Martigues. Dans la collection léguée à sa mort au musée du Petit Palais, on peut le mieux apprécier la technique et le talent de Ziem.

Sources : Tomaselli Collection, Bénézit.