Albert André
Lyon, 1869 - Laudun, 1954
Albert André arrive à Paris en 1889 comme dessinateur industriel après avoir reçu une formation à Lyon à l’école des Beaux-Arts. À l’âge de 23 ans, il entre dans l’atelier de William Bouguereau à l’Académie Julian, où il rencontre Ranson, Louis Valtat et le jeune poète et dramaturge Henry Bataille, qui suit à l’époque une formation de peintre. Il illustre L’étang de Berre de Charles Maurras et Les Petites Alliées de Claude Farrère. Il réalise des cartons de tapisseries pour la manufacture de Beauvais. Dans sa jeunesse, il travaille à Paris et à Loudun, puis s’installe dans le Midi, où il devient conservateur du musée de Bagnols-sur-Cèze, constituant une importante collection d’art contemporain, comprenant des œuvres de Monet, Renoir, Bonnard, Vuillard, Matisse et Despiau. En 1923, ami de Renoir, il compile ses souvenirs du peintre dans une préface à un album de collotypes de ses œuvres.
Il a d’abord été influencé dans sa peinture par Delacroix, et ce sont les tableaux de Cézanne qui lui ont permis de découvrir comment donner l’impression de volume par la couleur : tons chauds pour les surfaces éclairées et couleurs froides pour l’ombre. Mais c’est sans doute Renoir qui l’influence le plus profondément, d’autant que c’est lui qui remarque ses toiles en 1894 et le présente à Paul Durand-Ruel, qui devient son marchand. Il peint une grande variété de sujets, des compositions particulièrement abouties mettant en scène des personnages dans des paysages urbains, aux scènes d’intérieur dans lesquelles il atténue sa palette de couleurs. Il peint des scènes de Paris, Lyon, Marseille et Laudun, de nombreux tableaux de Bagnols-sur-Cèze, des portraits de femmes, dont Jeune fille en bleu ; Jeune fille remontant son bas, et de précieux témoignages de ses contemporains : Portrait de Renoir ; Claude Monet dans son jardin.
Il commence à exposer au Salon des Indépendants en 1894. Entre 1904 et 1944, il expose au Salon d’Automne, dont il devient membre, et en 1927, il réalise l’affiche de l’exposition. À partir de 1923, ses œuvres sont parfois présentées au Salon des Tuileries. En 1924, il expose à New York et à Buenos Aires.
Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.