Jean Raine

Né le 24 janvier 1927 à Schaerbeek (Bruxelles), mort en 1986 à Rochetaillée-sur-Saône, France.

Très jeune, Raine fonde un groupe surréaliste avec quelques amis et fait la connaissance de Magritte, Scutenaire, Lecomte et Ghelderode, qui le fascinent. Son amitié avec Alechinsky, qu’il rencontre en 1949, ne lui fait pas abandonner le surréalisme et il participe en tant qu’écrivain au mouvement COBRA. Il se tourne ensuite vers le cinéma et réalise son premier film en 1949 : Le Test du village, avec Pierre Mabille, qui reçoit un bon accueil et l’encourage à continuer. Il participe, toujours en 1949, au film Perséphone, qu’il illustre d’un texte poétique. Il organise également un festival de cinéma expérimental à l’occasion de l’exposition COBRA à Liège en 1949. Il travaille ensuite avec Henri Langlois dans le cinéma français. Il commence à peindre en 1958. Après un séjour aux États-Unis, il s’installe à Lyon en 1968.

La peinture de Raine rappelle la violence et la liberté des couleurs de COBRA. Alechinsky l’introduit à Paris et lui fait visiter sa première exposition. À cette époque, il exécute de grands dessins hallucinatoires à l’encre. Après une période en noir et blanc, il reprend la couleur lors d’un voyage en Californie vers 1967. C’est à Lyon qu’il exécute, dans une frénésie d’activité, la série de toiles de la « période bleue », un ensemble d’images fantastiques et troublantes. Utilisant souvent le noir superposé au blanc, il revient cependant périodiquement à la couleur. Il souille alors la surface de couleurs criardes, ne se contentant pas de faire violence à l’espace ici et là, mais envahissant au contraire toute la surface. Un fouillis de verts et d’oranges, ces teintes étant apparemment dominantes, se répand et prolifère sur cette surface, jusqu’à l’extrême limite de ses frontières.

Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.