Andrée Le Coultre
La Chaux-de-Fonds, 1917 - Lyon, 1986
Andrée Le Coultre (La Chaux-de-Fonds, 1917 – Lyon, 1986) occupe une place singulière dans le paysage artistique lyonnais de l’après-guerre. Formée dès 1938 aux cours du soir de l’École des Beaux-Arts de Lyon auprès d’Antoine Chartres, elle rencontre alors Paul Régny, qu’elle épouse en 1942, et dont elle partagera l’itinéraire artistique. Dès ses débuts, elle manifeste un double souci : maîtrise formelle et quête de sens. Nourrie par la lecture de Van Gogh, Cézanne, Matisse, Delaunay ou Léger, elle s’attache aussi aux harmonies médiévales, en particulier aux vitraux de Chartres.
La rencontre avec Albert Gleizes en 1947 marque un tournant. Ses théories du « tableau-objet » l’amènent à développer des compositions géométriques fondées sur le rythme et la cadence, où dominent aplats de couleurs sourdes, cercles ouverts et lignes brisées. Toutefois, Le Coultre et Régny s’écartent rapidement d’une imitation stricte pour élaborer un langage personnel, original dans ses modulations formelles et chromatiques.
À partir des années 1950, l’artiste alterne recherches abstraites et retours à la figuration. Ses thèmes empruntent tant à l’iconographie religieuse qu’à la vie quotidienne, intégrant imagination et poésie. Sa pratique du dessin, d’une grande fluidité, confère à ses compositions un caractère presque fantastique. Exposée régulièrement aux salons lyonnais (Automne, Regain, Sud-Est) et parisiens (Réalités nouvelles), elle contribue aussi à des décorations monumentales (églises de La-Demi-Lune et de Ménival).
Parallèlement, Le Coultre exerce une activité pédagogique importante, transmettant sa conception d’un art à la fois construit et libre. Son œuvre, issue du cubisme spiritualiste, témoigne d’une évolution vers une peinture d’imagination et d’intériorité, où la rigueur des formes se conjugue à une poésie visionnaire.
Source: Bénézit, Présentation d’André Le Coultre et de Paul Régny et de leur œuvre par Marc Régny, Site Andrée Le Coultre