Antoine Bail

Chasselay, 1830 - Nesles-la-Valée, 1918

Antoine Jean Bail est un peintre français né à Chasselay le 8 avril 1830 et mort à Nesles-la-Vallée le 20 octobre 1891.

Élève de Claude Bonnefond à l’École des beaux-arts de Lyon, ses scènes de genres exposées dans les salons parisiens et lyonnais ont connu un certain succès auprès du public. Ses deux fils Franck-Antoine (Paris 1858-1924) et Joseph (Limonest 1862-1921) formés par lui ont suivi la même voie. Bail est un peintre d’une grande acuité et un coloriste à la palette sombre avec un registre de tons volontairement limité.

Antoine Jean Bail est né à Chasselay (Rhône) le 8 avril 1830 de Joseph Bail, boulanger et Lucrèce-Anne Boin. Dès son enfance il fait preuve de dispositions précoces pour la peinture.

Il est envoyé à Lyon où demeurent plusieurs de ses oncles, commerçants et artisans. Son père s’y installe à son tour et devient limonadier. Il fait deux séjours successifs aux Beaux-Arts de Lyon où il est élève de Claude Bonnefond. Il débute au salon en 1861 en exposant Les Cerises.

En août 1858 naît Franck-Antoine à Paris, qui deviendra peintre. Antoine-Jean Bail retourne à Lyon en janvier 1860 où il épouse la mère de son fils, Marguerite-Pauline Cazals (née à Beaujeu en 1834, fille de Jean-Baptiste Cazals et de Dorothée Tassy). Leur second fils Joseph, lui aussi destiné à la peinture, naît en janvier 1862 à Limonest. En 1867, naît Amélie qui figurera plusieurs fois sur les tableaux de son père. La famille habite 32, rue du Bœuf en 1872, en plein quartier de peintres-verriers.

Ils se fixent ensuite à Paris puis ils s’installent à Bois-le-Roi. Leur mode de vie simple et rude séduit leurs protecteurs. L’un d’eux, dans une lettre à Kaempfen du 30 novembre 1884[réf. nécessaire], les décrit ainsi : « Gens simples, laborieux, intelligents comme de vrais artiste, vivant ensemble père, mère, deux grands fils et une jeune fille vivant des meilleures lois de la famille ce qui est une vraie distinction. Ils sont venus à Bois-le-Roi après la guerre, leurs enfants étaient petits, tous ont été élevés avec le seul travail du peintre et quelle lutte ! Aujourd’hui tous travaillent à leur tour. En effet, Franck-Antoine soldat au 48e Infanterie en 1878 demande une permission de vingt jours pour aller à Bois-le-Roi terminer un tableau qu’il veut exposer au Salon […] »

Bail est un coloriste à la palette sombre : le registre de ses tons est volontairement limité mais prouve un œil d’une grande acuité. Cet intimiste, admirateur des hollandais du XVIIe siècle, dont on confond parfois les œuvres avec son fils Joseph, peint des scènes d’intérieur paysans avec une remarquable sobriété de moyens. Franck-Antoine et Joseph figurent aussi sur les peintures de leur père, notamment dans Le Petit Peintre, où il a probablement fait poser l’un de ses fils.

Il acquiert une réputation d’un peintre immergé dans l’étude des propriétés de la lumière dans plusieurs de ses scènes d’intérieurs inspirés des allemands et est reconnu comme une influence primordiale du développement du réalisme régional.

Au Salon parisien de 1880, Bail expose Un membre de la fanfare. Cette peinture fut utilisée pour une de ses compositions titrée La Fanfare de Bois-le-Roi (musée des Beaux-Arts de Lyon). Pendant l’été 1870 et 1880, Bail et ses fils visitent souvent la région de Fontainebleau pour étudier les scènes rustiques et traditionnelles qui commencent à disparaître rapidement des villages de France. Ce fut certainement à une de ces occasions qu’ils assistent aux préparatifs d’un concert de rue à Bois-le-Roi, sujet qu’il a peint a plusieurs reprises.

La vie simple menée à Bois-le-roi attire les écrivains et les critiques parisiens et ajoute sans doute au charme des peintures issues de ces lieux. Les représentants du goût officiel consentent à acquérir des tableaux s’ils sont chargés d’une valeur documentaire pour instruire les générations futures, c’est pourquoi la Laiterie en Auvergne de Bail semble préalable à ses Pommes, à son Bric à Brac ou à son Écuelle vide.

Antoine Jean Bail peint des scènes de genre et s’inscrit dans un courant réaliste, sa peinture illustre bien la difficulté de placer la limite entre portrait et scène de genre, dès lors que les personnes viennent de son contexte familier.

Il développe dans ses œuvres une forte influence hollandaise du XVIIe siècle, tant par les sujets inspirés dans la vie quotidienne que par la technique précise, fouillant les plus petits détails. Cette influence se mêle à celle de Jean Siméon Chardin, ou de contemporains comme Théodule Ribot.

TOMASELLI Collection (Voir la fiche)

22,  Rue Laure Diebold
69009 LYON

Œuvres de Antoine Bail