Jean Bertholle
Dijon, 1909 - Paris, 1996
Élève de l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1930, Bertholle étudie à Paris de 1932 à 1934, puis suit les cours du peintre Roger Bissière à l’Académie Ranson, où il rencontre ses amis et collaborateurs Manessier, Étienne-Martin, Le Moal et Véra Pagava.
Directeur artistique de la manufacture de porcelaine de Gien de 1943 à 1957, il enseigne à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1965 à 1980. Il était membre de l’Institut de France, Chevalier de la Légion d’Honneur et Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. D’abord admirateur de Puvis de Chavannes, dont il avait rencontré les œuvres au musée de la ville de Lyon, Bertholle découvrit ensuite Manet (à l’Exposition universelle de Paris en 1932) et, par son intermédiaire, Van Gogh et Renoir.
Après une première période expressionniste très colorée, Bertholle est très influencé par les fantaisies flamandes de Breughel et de Jérôme Bosch, et finalement par les surréalistes. Il est exposé au post-cubisme dans le groupe qui entoure Roger Bissière à l’Académie Ranson en 1935, mais aussi à Matisse, comme beaucoup d’autres artistes de l’École de Paris. Influencé par le cubisme tempéré de Jacques Villon et par Jean Bazaire, l’œuvre de Bertholle évolue vers une forme d’abstraction synthétique tout en conservant les éléments fantastiques et surréalistes de ses premières peintures. La période de maturité de Bertholle, qui comprend certaines de ses plus belles œuvres, commence vers 1953-1955.
Un certain nombre de thèmes récurrents apparaissent alors : les batailles, qu’il traite comme une métaphore de sa propre lutte spirituelle entre les forces de l’ombre et de la lumière ; les oiseleurs – l’Homme et le cheval, de nombreuses compositions religieuses, Venise, villes, toutes spécifiquement figuratives, mais peintes en même temps que les compositions abstraites. Qu’elles soient abstraites ou figuratives, les œuvres de Bertholle sont toujours façonnées par sa perception synesthétique de l’essence physique et spirituelle des éléments primordiaux et par sa tentative de représenter et d’invoquer les émotions correspondantes dans l’esprit du spectateur. Par la juxtaposition de couleurs naturelles complémentaires dans leur forme la plus pure – des jaunes, des oranges et des rouges éblouissants contre des violets, des bleus et des verts sombres et nocturnes – Bertholle donne une forme picturale à l’opposition binaire de l’expression stridente et de la rumeur étouffée.
Avec Le Moal et Manessier, Bertholle est membre du groupe chrétien Témoignage, avec lequel il expose à New York en 1938. Il réalise également des décors de théâtre, des costumes et des tapisseries. En 1947, il réalise une série de vitraux pour la chapelle de Notre-Dame de la Route Blanche à Segny. D’autres vitraux de Bertholle sont visibles dans l’église paroissiale de St-Servan-sur-Oust (Morbihan). En 1957, il exécute une importante mosaïque sur le thème de la Passion à l’église de l’Annonciation à Lyon-Vaise, et en 1979 un autel peint pour la chapelle du Saint-Sacrement à l’église St-Germain-l ‘Auxerrois à Paris.
Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.