Claude Dalbanne

Lyon, 1877 - Lyon, 1964

Claudius (dit Claude) Dalbanne est un peintre de formation, bibliographe, historien, illustrateur, graveur et figure de l’érudition lyonnaise. Il nait à Lyon le 16 octobre 1877 et meurt dans la même ville le 3 juin 1964 à l’âge de 86 ans.

Il est conservateur du musée Gadagne entre 1936 et 1955, ainsi que le fondateur du musée des arts de la marionnette de Lyon en 1950.
Il fait partie du groupe de peintres lyonnais des Ziniars.
Claude est le fils de Pierre Victor Dalbanne (né à Valloire en Savoie le 19 septembre 1841) négociant de profession et de Louise Jacquier-Roux (née à Lyon le 19 juin 1851) fille d’un horticulteur pépiniériste propriétaire du domaine des Tournelles dans le quartier de Monplaisir.Le frère aîné de Claude, Joannès Dalbanne est rédacteur aux Guides Bleus et secrétaire général de la Fédération Française de Ski. Il reçoit la légion d’honneur en 19294.

Les Dalbanne sont de Valloire depuis le XVIIe siècle mais certains membres de cette famille exercent le métier de torréfacteurs à Lyon depuis le début du XIXe siècle. Les parents de Claude habitent le domaine des Tournelles à Lyon et assurent à leur fils un avenir prospère.Les études secondaires de Claude commencent aux Minimes puis se poursuivent à l’institution Nolot où il est pensionnaire. Les frères Dalbanne obtiennent leur bachelor en sciences la même année mais c’est vers la peinture que décide de se tourner Claude. Ainsi, il intègre l’école des Beaux-Arts de Lyon dans la classe de Tony Tollet de 1894 à 1897. Pendant sa formation, il commence à exposer au salon de la Société lyonnaise des beaux-arts. Réformé, il achève son apprentissage artistique à Paris puis s’inscrit en 1897 à l’académie Julian où il se lie d’amitié avec Pierre Dolley et reçoit les conseils de Jean Paul Laurens et Benjamin Constant. Il rencontre Puvis de Chavannes à qui il rend très probablement hommage dans son tableau intitulé La Grève, proche d’un esprit du Pauvre Pêcheur (1881, Paris, musée d’Orsay) de Puvis.

En 1903, son père lui fait construire un atelier de peinture donnant sur le jardin de la maison familiale des Tournelles. Le cœur de Claude balance entre Lyon et Paris. Avec son ami Paul Vulliaud, Dalbanne participe au cercle de l’écrivain occultiste le Sar Péladan. Même si Dalbanne n’exposera jamais au salon de la Rose-Croix, il bénéficie du soutien de Péladan qui voit en lui le digne héritier de l’école lyonnaise dans la lignée de Victor Orsel, Paul Chenavard et Louis Janmot.

Dalbanne préfère exposer des panneaux décoratifs sur des sujets symbolistes au salon des indépendants de 1907 à 1914. C’est au cours de ces années qu’il peint Les Parques (1907, Lyon, musée des beaux-arts), mettant en scène la mort de l’écrivain antique Virgile sous les traits de Paul Vulliaud. Le titre du tableau est complété par une citation « amour et douleur, l’homme ne connait vraiment que deux soupirs », formule extraite de l’ouvrage de Blanc de Saint Bonnet, La Douleur (Lyon, Giberton et Brun, 1849, p6)6.

Jusqu’en 1914, mort de son père, Dalbanne fréquente surtout les indépendants bien qu’il envoie deux dessins à la Nationale des beaux-arts de 1910. De retour à Lyon, il entre comme volontaire à l’hôpital des Charmettes en tant qu’infirmier en chef et radiographe et est d’ailleurs promu sergent en 1918.

En 1929, Dalbanne est embauché quelques heures par semaine au classement et à la rédaction du catalogue analytique sur fiches des dessins et estampes de la bibliothèque dans laquelle travaille Henry Joly. En 1930, avec l’aide de la libraire Eugénie Droz, il fait paraitre une monographie sur L’imprimerie à Vienne en Dauphiné au XVe siècle. Il fait alors partie de la Société des anciens textes français.

À la mort de sa mère en 1932, Claude quitte le domicile familial ainsi que son atelier. Il renonce alors à la peinture et détruit une partie de ses œuvres. L’année suivante, il épouse Anne Marie Josephe Paule Mengus, une bibliothécaire avec laquelle il n’aura pas d’enfants. Le couple habite dans le deuxième arrondissement. En 1933, Dalbanne postule pour le poste de conservateur du musée de Besançon mais, bien que bénéficiant du soutien du maire Herriot, sa candidature n’est pas retenue.

L’œuvre de Dalbanne commence dès 1907 avec la réalisation de grandes compositions aux sujets mythologiques et bibliques.

Très vite, le peintre se tourne vers des peintures plus macabres faisant converger des thématiques mythologiques et chrétiennes rappelant l’Imago Mortis du Moyen Âge ou de la Renaissance.
En 1920, il participe à la fondation du groupe des Ziniars avec d’autres peintres lyonnais comme Adrien Bas, Émile Didier ou Étienne Morillon. Ainsi son œuvre prend une tournure cubiste moderniste. En effet, Dalbanne s’intéresse aux fauvistes, aux futuristes italiens et aux constructivistes russes.

À cette époque, il porte un grand intérêt à la géométrisation des formes pour finalement rompre avec ses thématiques funèbres.
En 1921, il participe aux actions de la Société des amis de la gravure et se prend de passion pour les techniques anciennes. Il étudie toutes les techniques de gravure comme la gravure sur bois, sur métal, à l’eau forte, à la manière noire ou au verni mou.
Dès 1922, son style évolue encore pour se tourner vers un lyrisme dionysiaque. Il fait la part belle aux épisodes légendaires par le biais de tons juxtaposés ou de hachures. Son intérêt pour la musique rejoint alors celui pour la peinture.

De l’œuvre de Dalbanne, on se souvient moins de son apport encyclopédique sur l’histoire de l’imprimerie aux XVe et XVIe siècles. En effet, Dalbanne aime depuis toujours fréquenter les antiquaires et se construit ainsi une collection d’objets d’arts ainsi qu’une bibliothèque et accumule des ouvrages rares et précieux.

TOMASELLI Collection (Voir la fiche)

22,  Rue Laure Diebold
69009 LYON