Émilie Charmy

Saint-Etienne, 1877 - Crosne, 1974

Née le 2 avril 1877 à St-Étienne, morte le 7 novembre 1974 à Paris.

En 1898, Émilie Charmy quitte Saint-Étienne et s’installe à Lyon avec son frère Jean et se forme auprès du peintre Jacques Martin (1844-1919). Elle expose pour la première fois à Paris aux Indépendants en 1903 et emménage, en 1904, avec son frère à Saint-Cloud. Elle pratique le genre de la nature morte qu’elle expose régulièrement aux Indépendants de 1903 à 1914 (sauf en 1910) et au Salon d’Automne de 1905 à 1912. Charmy participe à plusieurs expositions collectives dans la galerie de Berthe Weill. C’est lors de celles-ci, qui réunissent Matisse et Girieud, qu’elle rencontre en 1906 son futur compagnon Charles Camoin. Elle voyage en Méditerranée durant l’été 1906 en sa compagnie. De 1904 à 1912, Charmy réalise des natures mortes, des paysages et des figures aux formes structurées. Au printemps-été 1909, elle séjourne à Lyon, Toulon et Porquerolles avec lui et l’année suivante, en janvier-février, ils voyagent en Corse, autour d’Ajaccio, puis à Cassis. Leurs œuvres datées entre 1906 et 1910 présentent une peinture dense rapidement appliquée. Probablement en 1910, ils travaillent essentiellement autour d’Ajaccio, prenant parfois le même point de vue comme Rochers au bord de mer (Lyon, musée des Beaux-Arts). Piana, Corse exprime une tension entre les zones en aplats colorés enserrées dans des contours noirs. La galerie Druet lui consacre, en 1911, une exposition où figurent plusieurs vues d’Ajaccio.

En 1912, alors que sa relation avec Camoin se détériore, elle rencontre Georges Bouche (1874-1941) qu’elle rejoint en Auvergne durant l’été. Charmy adopte alors des aplats de verts et de vifs coups de pinceaux pour les arbres, privilégiant une faible profondeur dans ses paysages. Malgré sa faible fortune critique, Louis Vauxcelles la décrit comme « une des plus remarquables femmes artistes de notre époque » (Eclair, 23 juin 1921). L’Autoportrait  de 1923 démontre une rapidité de touche comme dans Nu allongé sur un coude, qui déploie la courbe sensuelle du corps. Emilie Charmy est contemporaine de Jacqueline Marval (1866-1932) et de Suzanne Valadon (1865-1938).  En 2002, ses œuvres sont présentées dans l’exposition Elles de Montparnasse au musée du Montparnasse à Paris, qui traite de l’émancipation des femmes artistes dans l’entre-deux-guerres.

 

Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit. 

TOMASELLI Collection (Voir la fiche)

22,  Rue Laure Diebold
69009 LYON

Œuvres de Émilie Charmy