Hippolyte Flandrin
Lyon, 1809 - Rome, 1864
Hippolyte Jean Flandrin est né au sein d’une vieille famille lyonnaise active dans le commerce du textile au XVIIIe siècle. Ses parents sont cependant très modestes, notamment parce qu’ils ont sept enfants. Trois d’entre eux devinrent peintres, sans doute avec la bénédiction du père de Flandrin, qui avait le goût des arts et était lui-même un miniaturiste de talent.
Hippolyte Flandrin ambitionne très tôt de devenir peintre de sujets militaires. Il étudie d’abord le dessin et la peinture avec le sculpteur Legendre Héral (ami de Foyatier) et le peintre animalier Duclaux, qui lui apprend à peindre d’après nature, principalement des chevaux et des chiens. Flandrin poursuit ses études à l’École des Beaux-Arts de Lyon, où il obtient plusieurs mentions. À l’âge de 20 ans, il se rend à pied à Paris en compagnie de son frère Paul pour terminer ses études. Il obtient une place dans l’atelier d’Ingres, où il est d’abord étonné par les méthodes d’enseignement et le style d’Ingres, puis captivé par l’approche de la peinture de son mentor et futur ami. Flandrin reçoit le prix de Rome en 1832 et s’inscrit rapidement à l’école de la Villa Médicis, en compagnie d’Ambroise Thomas, d’Oudiné, de Simart, du compositeur Boulanger et de l’architecte Faminet. Flandrin aime passionnément la campagne italienne et est fasciné par les œuvres de Raphaël. Il est réceptif aux conseils d’Ingres (qui, en 1835, a été nommé directeur de l’école de Rome), mais il est déterminé à développer son propre style.
Flandrin apparaît comme un homme doux, voire mélancolique, porté à l’introspection. Profondément croyant, il s’oriente spontanément vers des thèmes religieux. Flandrin rentre en France en 1838 et se voit rapidement confier la décoration de la chapelle Saint-Jean de l’église Saint-Séverin et, peu après, du sanctuaire et de la chapelle des Apôtres de l’église Saint-Germain-des-Prés.
Flandrin est sans conteste le principal peintre religieux français du XIXe siècle. Dans le même temps, il s’est révélé être un portraitiste extrêmement accompli ; ici aussi, son excellent dessin s’est avéré crucial, ainsi que sa capacité à capturer l’essence de ses sujets et à traduire leur physionomie « morale » sur la toile. Il s’est avéré particulièrement habile dans la représentation de jeunes filles et de jeunes femmes, dont il réussissait invariablement à rendre l’ingéniosité ou la dignité innée.
La production prolifique de Flandrin sur une période de 25 ans a eu raison de lui : il est mort à l’âge de 55 ans à Rome, où il s’était rendu pour tenter en vain de trouver la tranquillité. À cette époque, il avait reçu la Croix de Chevalier (1841) et était devenu officier de la Légion d’Honneur (1853), et avait été élu à l’Académie (également en 1853). Flandrin attira de nombreux jeunes disciples, parmi lesquels Elie Delaunay, Alexis Douillard, Blaise Desgoffe, Urbain Bourgeois et Eugène A. Guillon. Il épousa Mlle Ancelot, une cousine du sculpteur Gatteaux, en 1843 et eut plusieurs enfants, dont le peintre Paul-Hippolyte Flandrin, né en 1856.
Flandrin expose beaucoup et fréquemment. Parmi sa production vaste et variée, il convient de mentionner les œuvres décoratives majeures et les portraits.
Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.