Joseph Bail
Limonest, 1862 - Neuilly-sur-Seine, 1921
Joseph Bail, né le 22 janvier 1862 à Limonest et mort le 28 novembre 1921 à Neuilly-sur-Seine, est un peintre naturaliste français.
Frère cadet du peintre Franck Bail (1858-1924), Joseph Bail reçoit sa première formation auprès de son père, Antoine Jean Bail (1830-1919), praticien de la tradition réaliste des sujets de genre, avant de passer par l’atelier de Jean-Léon Gérôme et par celui de Carolus-Duran. Adolescent, il réalise ses premières natures mortes en 1878 (Poissons de mer et Huîtres). Un an plus tard, il présente des œuvres au Salon des artistes français.
Quelques années après, il en devient l’un des plus jeunes médaillés d’honneur pour son tableau Bibelots du musée de Cluny au Salon de 1886, puis pour son célèbre Le Marmiton (1887). Passionné par le monde de la gastronomie, il peint tout autant la nourriture que ceux qui ont contribué à la préparer. Il décline les marmitons de différentes manières dans La Cigarette ou Le Repos (1892), ainsi que dans La Besogne faite où le jeune commis, affalé sur une chaise, fume négligemment une cigarette (1893). Il poursuit dans la même veine avec Les Cuisiniers (1894), Reflets de soleil (1895) ou encore Bataille de chiens (1896).
Il reçoit la médaille d’or de l’Exposition universelle de 1900 pour trois œuvres majeures : Le Goûter, Bulles de savon et La Servante.
Exécutant des œuvres dans le goût hollandais ou flamand, il s’attache à reproduire des scènes d’intérieur. Il se révèle particulièrement habile à rendre l’éclat d’un cuivre, à jouer avec la lumière d’un rayon de soleil qui entre furtivement dans la pièce, offrant à Gérald Schurr de percevoir en lui un « émule lointain du Caravage », pratiquant « des contre-jours savants à la Zurbarán ». Il se distingue par la suite avec des compositions mettant en scène des servantes — variation féminine du thème des marmitons. À la suite d’une visite aux hospices de Beaune effectuée en 1902, il va peu à peu s’intéresser à la vie des religieuses hospitalières. De cette visite vont naître Le Bénédicité (1903), Un coin de lingerie (1907) ou encore La Cuisine (1910).
Travaillant dans ses ateliers parisiens de la rue Legendre et de Bois-le-Roi, rue de la Mairie, il présente l’une de ses dernières œuvres en 1921, La Citronnade, et meurt quelques semaines plus tard à Neuilly-sur-Seine, le 28 novembre 1921.
Son œuvre caractéristique reflète moins l’influence de ses maîtres académiques que l’étude des peintures de Chardin qu’il avait vues au musée du Louvre, et les travaux de contemporains réalistes tels qu’Antoine Vollon et Théodule Ribot. Peintre intimiste, il apporte soin et réflexion à la disposition des éléments du décor et il fait preuve de beaucoup de raffinement et d’exactitude dans le choix des couleurs.