Louis Janmot

Lyon, 1814 - Lyon,1892

Anne-François-Louis Janmot né à Lyon le 21 mai 1814 et mort dans la même ville le 1er juin 1892 est un peintre et poète français de l’École de Lyon.

Louis Janmot était né de parents catholiques profondément religieux. Il fut extrêmement ému par la mort de son frère en 1823 et de sa sœur en 1829. Élève au collège royal de Lyon, il y fit la connaissance de Frédéric Ozanam et d’autres disciples de son professeur de philosophie, l’abbé Noirot. En 1831, il fut admis à l’École des beaux-arts de Lyon et un an plus tard, y obtint la plus haute distinction, le Laurier d’or. En 1833, il vint à Paris pour suivre des cours de peinture auprès de Victor Orsel et Jean-Auguste-Dominique Ingres. Avec d’autres Lyonnais, il entra à la Société de Saint-Vincent-de-Paul. En 1835, il se rendit à Rome en compagnie de Claudius Lavergne, Jean-Baptiste Frénet et d’autres étudiants, et il y rencontra Hippolyte Flandrin.

Après son retour à Lyon en 1836, Janmot voulut attirer sur lui l’attention des critiques du Salon de Paris en réalisant des peintures de grand format et d’inspiration religieuse telles que La Résurrection du fils de la veuve de Naïm (1839), Le Christ au Jardin des Oliviers (1840), ou La Cène (1845) peinte pour l’hôpital de l’Antiquaille. Après 1845, il s’attira l’intérêt de Charles Baudelaire avec son tableau Fleur des champs, ce qui lui permit d’accéder au Salon de 1846. Théophile Gautier fut impressionné par son Portrait de Lacordaire (1846). Mais l’insuccès de son Poème de l’âme à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855 le déçut fortement. En décembre de cette même année, il épousa Léonie de Saint-Paulet, d’une famille noble de Carpentras. En 1856 Janmot obtint la commande d’une fresque (disparue) représentant la Sainte-Cène pour l’église Saint-Polycarpe. D’autres commandes suivirent, notamment pour la décoration de la coupole de l’église Saint-François-de-Sales et pour l’hôtel de ville de Lyon qui venait d’être rénovée par son ami l’architecte Tony Desjardins. Il fut alors nommé professeur à l’École des beaux-arts de Lyon.

À la surprise générale, Janmot s’installa à Paris en 1861 après avoir reçu la promesse d’une commande pour l’église Saint-Augustin, projet qui fut cependant abandonné trois ans plus tard. En proie à d’importants problèmes de famille et financiers, Janmot accepta un poste de professeur à l’École des Dominicains d’Arcueil. Il réalisa à cette époque dans sa propriété de Bagneux de nombreux portraits, en fresques, de membres de sa famille — dont ne subsistent que des photographies.

À la suite de la naissance de son septième enfant en août 1870, son épouse mourut à Bagneux. Alors que les troupes prussiennes se rapprochaient et investissaient son logement, il s’enfuit à Alger chez son beau-père et y réalisa des tableaux paysagers. Il revint en juin de l’année suivante à Paris et y mena une vie solitaire. Sa maison à Bagneux avait été pillée. En 1878, il réalisa une fresque dans la chapelle des Franciscains en Terre Sainte, cependant ce travail ne fut suivi d’aucune autre commande.

En butte à des difficultés familiales et financières croissantes, Janmot partit pour Toulon ou malgré quelques commandes (nouveau Portrait de Lacordaire (1878, château de Versailles), Rosaire (Saint-Germain-en-Laye, 1880), Martyre de sainte Christine (Solliès-Pont, 1882) il mena une vie retirée. Il termina la seconde partie du Poème de l’âme que le mécène et ancien industriel Félix Thiollier s’était déclaré prêt à publier.

En 1885, Janmot épousa une ancienne élève, Antoinette Currat, et revint s’établir à Lyon. Il y réalisa des dessins au fusain sur le thème de L’Au-delà, qui peuvent être considérés comme une sorte de continuation du Poème de l’âme, parmi lesquels Le Purgatoire (1885) et La Fin des Temps (1888). En 1887 fut publié à Lyon et Paris un ouvrage de plus de 500 pages intitulé Opinion d’un artiste sur l’art et comprenant des articles précédemment rédigés par Janmot. Il mourut cinq années plus tard, le 1er juin 1892.

Comme Hippolyte Flandrin, autre peintre de l’école lyonnaise et élève d’Ingres, Louis Janmot réalise un grand nombre de commandes pour la décoration des églises. Dans sa peinture, le dessin et le fini d’Ingres se combinent avec un mysticisme dont le parallèle se retrouve dans l’œuvre de ses contemporains du mouvement nazaréen et chez les préraphaélites.

Janmot est considéré comme un artiste de transition entre le romantisme et le symbolisme, préfigurant le versant français du préraphaélisme.

Son œuvre est admirée par Pierre Puvis de Chavannes, Odilon Redon et Maurice Denis.

TOMASELLI Collection (Voir la fiche)

22,  Rue Laure Diebold
69009 LYON

Œuvres de Louis Janmot