Louis Janmot
Lyon, 1814 - Lyon,1892
Né le 21 mai 1814 à Lyon, mort le 1er juin 1892 à Lyon.
Condisciple de F. Ozanam au Collège royal de Lyon, Jean-Louis Janmot entre à l’École des Beaux-Arts, travaille dans l’atelier de Bonnefond et remporte le Laurier d’or en 1832 avec son Autoportrait. Il s’installe ensuite à Paris et travaille sous la direction d’Ingres et, en 1834, d’Orsel. En 1835-1836, il rejoint Ingres et Flandrin à Rome.
De retour à Lyon, il connaît un certain succès. Il peint ensuite une Assomption (1844) et les portraits de Blanc-St-Bonnet et de Laprade, qui figurent avec son groupe de sages lyonnais sur la fresque de l’hospice de l’Antiquaille (1846). Sa Fleur sauvage lui vaut une médaille de troisième classe au Salon de Paris de 1845. Il attire également l’attention de Baudelaire, mais ce dernier ne pense pas grand-chose de son Christ portant la croix en 1846.
Un changement brutal de style, en termes de douceur, se manifeste ensuite en 1850, avec son Triptyque de saint Jean (cathédrale de Lyon). Le même style se retrouve dans de nombreuses études pour son Poème de l’âme, qui ne sera achevé qu’en 1854, et qui se compose de 18 tableaux racontant l’histoire d’une âme et de sa compagne. Un livret de vers accompagne les tableaux sans les décrire : une succession de mysticisme et de poésie étrange, bien décrite par l’écrivain et critique d’art Théophile Gautier, mais qui n’eut aucun succès à l’Exposition Universelle de 1855, malgré l’avis de Delacroix. A Lyon, Janmot décore trois édifices importants : l’église Saint-Polycarpe (La Cène, 1856, détruite vers 1960), l’église Saint-François-des-Sales (Dôme, peinture à la cire) et l’Hôtel de Ville (Plafond du Salon de l’Empereur, qui date de l’amélioration de la ville sous Vaïsse, 1861).
Janmot s’installe ensuite à Paris, où l’architecte Victor Baltard lui commande un tableau de saint Augustin, mais la commande est ensuite retirée au profit de Bouguereau et Janmot est relégué dans une chapelle lugubre de Saint-Étienne-du-Mont (Vie de Saint-Étienne, 1866). Cet échec redouble le pessimisme naturel de l’artiste, qui s’était manifesté dans les dessins et les vers de la seconde partie du Poème de l’âme, un peu à la manière de son ami Chenavard. Il réalise une belle fresque sur le thème de la famille dans sa maison de Bagneux, mais elle est endommagée par les Prussiens pendant la guerre franco-prussienne. Après 1871, il suscite l’intérêt de Charles Blanc qui lui commande, entre autres, une copie d’une fresque de Naples (Collège des Beaux-Arts, Paris, 1872. Sa dernière commande de l’État est pour la chapelle des Franciscains de Terre Sainte : une belle fresque (1878-79, partiellement exposée).
Janmot s’installe à Toulon, où des problèmes familiaux l’empêchent de peindre. Hormis son Rosaire (Saint-Germain-en-Laye, 1880) et son Martyre de sainte Christine (Solliès-Pont, 1883), toutes les œuvres de la fin de sa vie sont des dessins.
L’œuvre de Janmot est énorme et se compose d’esquisses préparatoires signées et datées. Quelques beaux pastels d’enfants subsistent encore. Ses peintures, pleines de vigueur dans sa jeunesse, se sont ternies, mais il reste de beaux portraits, des fragments et des fresques dignes d’intérêt. Enfin, son œuvre littéraire est une source de connaissances d’autant plus précieuse que Janmot fréquentait Ozanam, Lacordaire, le Père Captier, Montalembert, Laprade, Delacroix, Rvier, Chenavard, etc…
Janmot était un idéaliste, un romantique et un préraphaélite à sa manière, très personnelle et toujours au mépris de la mode.
Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.