Paul Borel
Lyon, 1828 - Lyon, 1923
André Marie Paul Borel, né à Lyon le 12 février 1828 et mort dans la même ville le 26 janvier 1913, est un peintre et graveur français. Il est spécialisé dans la peinture d’histoire et les sujets religieux.
Paul Borel est né le 12 février 1828 à Lyon, où il est mort en 1913. Il est fils et petit-fils de négociants. Il a un frère, Léon, né en 1826. Leur père meurt en 1838, à la suite de quoi leur grand-mère les prend à sa charge. En 1834, les deux frères orphelins trouvent un foyer auprès des abbés de l’école d’Oullins. Ils entrent au collège d’Oullins fondé en 1833 par les pères dominicains pour aider les vocations littéraires et artistiques.
Lorsque son frère aîné tombe malade, il est envoyé sur la Côte d’Azur pour se soigner. Paul Borel part à ce moment-là en voyage. Il se rend à Saint-Chamond, visitera l’Ardèche, le pied du Vercors dont il laissera quelques dessins de jeunesse naïfs et précis. En 1848, son frère Léon meurt. S’ensuit pour lui une prise de conscience : sera-t-il prêtre ou artiste ?
La même année, il se lie d’une amitié profonde avec Louis Janmot, Laprade, Yéméniz et le docteur Faivre. En 1844, Borel rencontre également plusieurs artistes, notamment Pierre Bossan. En 1849, il va à Paris, attiré par la présence de Louis Janmot, où il étudie les classiques du Louvre. Il débute au Salon de Lyon de 1851 avec les œuvres Sainte Élisabeth de Hongrie et le miracle des roses, Sainte Élisabeth de Hongrie distribuant des aumônes et Saint Jean l’évangéliste entouré d’anges. En 1852, Janmot et Borel font leur Grand Tour en Italie pour y chercher de nouvelles sources d’inspiration. Ils voyagent jusqu’à Pise, Rome, Naples, Pompéi, Florence… 20 ans plus tard, Paul Borel évoquera encore ses impressions inoubliables devant les fresques de Fra Angelico : « Il y a à Florence des paradis […] Je ne pouvais pas m’en arracher. »
En 1855, Borel séjourne longtemps à Paris. Cette année-là, il y fréquente Joseph-Victor Ranvier et Irénée Richard à l’académie Suisse. Il revient à Rome en 1856 où il se plonge dans l’étude de la catacombe de Saint-Calixte. Il se marie la même année avec Adèle Mouton, sœur d’un de ses amis de collège, Louis Mouton.
Il expose en 1857 au Salon de Paris. Entre 1857 et 1864, il bénéficie ponctuellement de cours auprès d’Hippolyte Flandrin, professeur à l’École beaux-arts de Paris. Pendant cette période il peint le portrait de sa femme.
Deux ans après leur mariage, son épouse meurt. À la suite de ce deuil, Borel commande la construction de la chapelle de l’école d’Oullins à Pierre Bossan. De cette époque dateront également ses premières peintures murales consacrées à la vie de l’abbé Vianney, curé d’Ars-sur-Formans. Avec la foi qui le caractérisait, Borel s’était consacré aux peintures murales d’églises et de couvents.
Un héritage familial en 1860 permettra à Paul Borel de se réaliser. Il entame la décoration de la chapelle de Saint-Thomas-d’Aquin d’Oullins, qu’il mettra plus de 20 ans à terminer. C’est vers cette période qu’il se lie d’amitié avec Louis-Hector Allemand et François-Auguste Ravier, qui l’initiera au dessin du paysage. Mais très vite il acquerra son autonomie picturale.Il participe aux décorations intérieures du couvent des Carmes déchaussés de Lyon en 18623.
En 1863, l’architecte Pierre Bossan réalise l’immeuble du 4, de la place des Jacobins à Lyon pour le peintre. Après 1863, il cesse d’exposer et décore des chapelles et des églises, ne voulant accepter aucune rétribution.
De retour à Paris vers 1874, ses rencontres avec son cousin Jean-Jacques de Boissieu l’orienteront vers la gravure à l’eau-forte.
En 1869, Borel prend une part active dans la construction et l’administration des hôpitaux Saint-Joseph et Saint-Luc à Lyon.
Entre 1880 et 1885, il voyage avec Joseph Trévoux, Félix Thiollier et Poncy, parcourant les monts du Forez, les Flandres et la Hollande, rejoignant son cousin Élysée Grangier à Saint-Nazaire où un cabanon familial lui offre l’hospitalité.
Paul Borel perd de nombreux amis tout au long de sa vie. Hippolyte Flandrin meurt en 1861, Antoine Duclaux en 1868, Charles-François Daubigny en 1878, Antoine Claude Ponthus-Cinier en 1885, Louis-Hector Allemand en 1886, mais surtout Louis Janmot en 1892 et Ravier en 1895. Malgré tout Borel n’interrompra pas son activité. Après avoir réalisé les compositions murales de la basilique d’Ars (1862) et de la chapelle du collège Saint-Thomas-d’Aquin d’Oullins, il décorera la chapelle de la maison des Augustines hospitalières de Versailles (1898) ainsi que les églises Saint-Paul et Saint-Joseph à Lyon.
Paul Borel enseignera le dessin à Lucien Bégule, futur maître verrier et à Marcel Roux, peintre et graveur lyonnais.