Paul Chenavard

Lyon, 1807 - Paris, 1895

Paul-Marc-Joseph Chenavard, né à Lyon le 9 décembre 1807 et mort à Paris 7e le 12 avril 1895, est un peintre français.

Ses parents tiennent un commerce de cardes pour la fabrication de la soie. L’enfant est mis en nourrice jusqu’à l’âge de cinq ans dans le village de Chavanoz dans le département de l’Isère. Il vit ensuite une partie du temps à Saint-Genis Laval où ses parents sont propriétaires. Son père est très sévère et Paul ne l’aime pas. Ses parents le destinent à l’industrie mais il préfère une autre voie et il entre à l’École des Beaux-Arts de Lyon, puis, en 1824 il part à Paris.

Il va ainsi suivre sa formation artistique entre Paris et sa ville natale. Cette dernière laissera un très fort impact sur lui aussi bien par ses valeurs profondes que par l’interprétation artistique que lui aura inspirée la société française et les bouleversements qu’elle connut durant tout le xixe siècle. Il entre à l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1825, il étudie dans les ateliers de Dominique Ingres, où le rejoindra son ami Joseph Guichard, puis dans ceux de Louis Hersent et de Eugène Delacroix.

À Rome où il séjourne de 1827 à 1832, il connut les peintres allemands Cornelius et Overbeck.

C’est à partir de l’étude de la philosophie que va venir, dès les années 1830, l’idée pour Chenavard de réaliser en peinture une « philosophie de l’histoire », montrant l’épopée de l’homme à travers ses épreuves.

En 1833 il expose pour la première fois au Salon de Paris, un tableau d’histoire : la Convention nationale.

En 1848, Paul Chenavard est chargé officiellement par le ministre de l’intérieur du gouvernement provisoire, Alexandre Ledru-Rollin, d’exécuter la décoration de l’intérieur du Panthéon de Paris, qui fut, des années 1830 à 1848, un lieu quasi mythique de l’histoire de la capitale, le lieu de rassemblement de la « jeunesse des Écoles », ainsi qu’un lieu fort en connotations historiques et sociales que l’on souhaitait transformer en « temple de l’humanité ».

C’est une commande exceptionnelle du fait de l’ampleur du projet, par lequel Paul Chenavard s’engage à représenter les principales étapes de la palingénésie, c’est-à-dire de « la marche du genre humain dans son avenir à travers les épreuves et les alternatives de ruines et de renaissance », autrement dit une histoire de l’humanité et de son évolution morale, interprétée comme une suite de transformations devant aboutir à une fin générale et providentielle. La partie gauche représenterait l’ère païenne, le chœur une Prédication de l’Évangile, fin des temps antiques et début des temps nouveaux. À droite, des fresques illustreraient les temps modernes. Enfin, sur le pavage serait placée, au centre, une gigantesque synthèse de la Philosophie de l’histoire, nouvelle École d’Athènes du XIXe siècle, entourée par l’Enfer, le Purgatoire, la Résurrection et le Paradis.

Cette commande est exceptionnelle en raison de l’ampleur du projet, ce qui va lui attirer l’hostilité de ceux qui dénoncent un traitement de faveur. Ainsi, une pétition rédigée par le peintre Horace Vernet recueille la signature de plus de deux mille artistes.

Mais en 1851, la commande est annulée. Napoléon III, en rendant l’édifice au culte catholique, refusait de voir dans ce syncrétisme encyclopédique une affirmation suffisante du rôle de l’Église dans la constitution de l’État français.

Chenavard, décoré depuis juillet 1853 de la Légion d’honneur, compte relancer son projet en présentant les cartons préparatoires à l’Exposition universelle de 1855, sans succès autre qu’une médaille de première classe.

Tombe de Paul Chenavard au cimetière de Loyasse à Lyon

En 1869, il est à l’origine d’un nouveau scandale, en présentant au Salon de 1869 Divina Tragedia, une grande toile de cinq mètres cinquante sur quatre mètres, dont la longue légende débute par : « Vers la fin des religions antiques et à l’avènement dans le ciel de la Trinité chrétienne, la Mort, aidée de l’ange de la Justice et de l’Esprit, frappe les dieux qui doivent périr ». L’œuvre, jugée trop complexe et noyée dans les références et les idées que le peintre souhaite exprimer, se heurte à l’incompréhension de la critique et du public.

Lors de la Commune Chenavard se trouve à Paris et s’enrôle, à 63 ans, dans un bataillon de la Garde nationale. Lorsque la guerre est finie, Chenavard retourne à Lyon, où il vit dans la maison de Joseph Guichard.

En 1872, il fréquente le salon littéraire et musical de Berthe de Rayssac, l’épouse du poète Saint-Cyr de Rayssac, avec Odilon Redon, Henri Fantin-Latour, le musicien Ernest Chausson et le peintre Louis Janmot.

Puis l’étoile de Chenavard pâlit, malgré sa promotion en tant qu’officier de la Légion d’Honneur en 1887, et il finit sa vie presque aveugle à Paris, dans une maison de retraite, où il meurt le 12 avril 1895. Il est inhumé au nouveau cimetière de Loyasse de Lyon. Son testament a fait de la ville de Lyon son légataire universel, avec des clauses très précises pour le soutien de la vie artistique locale.

Une rue de sa ville natale porte son nom (ancienne rue Saint–Pierre, de la place des Terreaux à la place Saint-Nizier).

TOMASELLI Collection (Voir la fiche)

22,  Rue Laure Diebold
69009 LYON

Œuvres de Paul Chenavard