Robert Combas
Lyon, 1957
Robert Combas est né à Lyon et a grandi à Sète où, très jeune, il se passionna pour le dessin. Il poursuivit ses études aux Écoles des Beaux-Arts de Sète puis de Montpellier. Lors de son année de diplôme, sa peinture attira l’attention de Bernard Ceysson, qui l’invita à exposer à Après le Classicisme au musée de Saint-Étienne, après quoi plusieurs de ses toiles furent rapidement acquises par deux grands marchands.
Combas participa ensuite à de nombreuses expositions collectives : Après le Classicisme (Saint-Étienne), Finir en Beauté (1981, organisée par Bernard Lamarche-Vadel dans son appartement parisien, qui réunit les futurs acteurs de la Figuration Libre) ; L’Air du Temps : Figuration Libre en France (1982, Nice, Düsseldorf, Amsterdam, New York) ; Blanchard, Boisrond, Combas, Di Rosa (1983, musée de Groningen) ; New Art (1983, Tate Gallery, Londres) ; France, une Nouvelle Génération (1984, Hôtel de Ville, Paris) ; Légendes (1984, CAPC Bordeaux) ; French Spirit Today (1984, La Jolla, Californie) ; Rite, Rock, Rêve, Jeune Peinture Française (1984, musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne) ; 5/5 : Figuration Libre France–USA (1984, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris) ; Autour de la BD (1985, Palais des Beaux-Arts, Charleroi) ; Biennale de Paris à La Villette (1985) ; Luxe, Calme, Volupté (1986, Vancouver Art Gallery) ; Nos Années 80 (1989, Fondation Cartier, Jouy-en-Josas) ; Présumés Innocents : l’Art Contemporain et l’Enfance (2000, CAPC Bordeaux) ; Il Était une Fois… la Figuration Libre (2001, Fondation Coffim, Paris) ; Esprit des lieux (2003, Palais des Papes, Avignon).
Ses expositions personnelles sont tout aussi nombreuses : en 1981, Errata Gallery (Montpellier), Eva Keppel (Düsseldorf), Swart (Amsterdam) ; en 1982, Yvon Lambert (Paris), Swart (Amsterdam), Baronian-Lambert (Gand), Bernier (Athènes), Il Capricorno (Venise) ; en 1983, Leo Castelli (New York) et Le Chanjour (Nice, Combas’ Combat) ; en 1985, musée de l’Abbaye Ste-Croix (Les Sables-d’Olonne) ; en 1986, musée d’Art et d’Industrie (Saint-Étienne) ; en 1987, CAPC Bordeaux et Stedelijk Museum (Amsterdam) ; en 1990, musée Toulouse-Lautrec (Albi) ; en 1993, Seul et à Deux : la poésie de Sylvie Hadjean (Musée d’Art Moderne de Paris) ; en 1999, Espace Cardin (Paris, Tronche d’Habits) ; en 2002 et 2004, galerie Hélène Trintignan (Montpellier) ; en 2003, Saison Combas (Aix-en-Provence).
Membre fondateur de la Figuration Libre (avec Di Rosa, Boisrond, Blanchard…), Combas revendique un art « populaire », volontairement prolétaire et irrévérencieux. Il commence à peindre en 1978, réalisant caricatures originales ou inspirées de Mickey, sur toutes sortes de supports (cartons, tissus, etc.). Très tôt, il agrandit ses dessins d’enfants et les colore pour « introduire quelque chose de neuf et de populaire, proche de la musique pop ». Les grands formats l’émancipent et il se proclame artiste « non-aligné », « enfant de la télévision », non lecteur, opposé à la bourgeoisie.
Ses thèmes favoris sont la bataille (y compris dans les relations humaines, souvent représentées comme violentes), le sexe et la mort, traités avec humour, mais dans des compositions foisonnantes, labyrinthiques, saturées de détails, où chaque espace est rempli de motifs répétitifs et où les personnages se détachent par un contour noir. Ses toiles intègrent souvent des mots, parfois en grandes lettres, à commencer par sa signature.
Il réalise aussi des séries (Bestiaire, 1986 ; compositions d’après Toulouse-Lautrec à Albi, 1990), s’intéresse à la Bible, au Moyen Âge (après Chartres et Venise en 1989), illustre la poésie de Sylvie Hadjean, conçoit des « totems » (chaises, prie-Dieu, crucifix, vitraux), expérimente la vidéo et la performance.
L’œuvre de Robert Combas est ainsi un mélange d’irrévérence, de caricature et d’ironie : une explosion d’images et de couleurs qui bouscule les stéréotypes.
Source: Bénézit