Jean Puy
Roanne, 1876 - id., 1960
Né le 8 novembre 1876, à Roanne ; décédé le 6 mars 1960, à Roanne
Jean Puy est issu d’une famille d’industriels. Il obtient son baccalauréat en lettres et en philosophie et commence ses études de base en dessin d’architecture à l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1895 et 1896. Cependant, l’enseignement du portraitiste académique Tony Tollet lui donne envie de peindre et, en 1898, il décide de se rendre à Paris pour étudier à l’Académie Julian avec Jean-Paul Laurens et Benjamin Constant. Plus tard, il se tourne vers Eugène Carrière, dans l’atelier duquel il fait la connaissance d’autres peintres, dont Henri Matisse, André Derain, Charles Camoin et Henri Manguin. Mobilisé en 1915, Puy est transféré dans une unité de camouflage où il se retrouve avec Camoin, Villon et Dunoyer de Segonzac. Il passe l’entre-deux-guerres à Paris, mais en 1939-1940, craignant les bombardements de la capitale, il se réinstalle à Roanne. En 1939, il décore le hall d’honneur du lycée du Parc à Lyon avec une fresque La rencontre d’Ulysse et de Nausicaa.
Formé dans le sillage de l’impressionnisme, Puy est un adepte des Nabis et connaît la technique néo-impressionniste de Paul Signac. Durant sa première période parisienne, il suit la technique considérée comme moderne, partageant les mêmes préoccupations que Camoin, Derain, Matisse, Vlaminck et d’autres qui se rencontrent régulièrement dans l’atelier de Manguin. Cette rencontre se traduit dans les sujets (Autoportrait en uniforme militaire, 1901, de Camoin, en réponse au Soldat de Puy), tandis qu’avec son Nu dans l’atelier, 1900, Puy commence à développer de nouvelles techniques basées sur la couleur et la forme. Au sujet de Matisse, avec qui il partage le même modèle, Eugénie Frémissart, Puy écrit : « Je dois beaucoup à ses conseils, à ses encouragements et à son amitié ».
Adepte du mouvement fauve dans lequel il est soutenu par Apollinaire, Puy est représenté par plusieurs toiles au Salon d’Automne de 1905, dans la salle qui, la première, a poussé Louis Vauxcelles à dénoncer les peintures plus modernes comme « fauves », ce qui a conduit à l’invention du terme « fauvisme ». Alors que son frère Michel Puy est l’un des premiers défenseurs du fauvisme, tant dans ses articles que dans son livre Le dernier état de la peinture (1911), Jean Puy est fauve moins par l’intellect que par l’instinct des couleurs vives.
L’émoi suscité par la salle des fauves au Salon d’automne de 1905 conduit à présenter Puy au marchand d’art Ambroise Vollard, sur la recommandation de Matisse. Vollard achète une grande partie de ses œuvres et lui commande en 1919 une série d’illustrations. C’est également Vollard qui lui commande la décoration d’une centaine de pièces en céramique (assiettes, vases, plats, carreaux).
Sources : Documentation musée des Beaux-Arts de Lyon, Tomaselli Collection, Bénézit.