Voir le Lyon du XIXe en peintures avec la collection Tomaselli
Le nouveau parcours de visite proposé par Jérôme Tomaselli le chef d’entreprise collectionneur, rassemble de nombreux paysages lyonnais, témoignages d’une époque. À voir jusqu’au 28 octobre.
À quoi ressemblait la colline de Fourvière avant la construction de la basilique ? Réponse dans la collection Tomaselli. Son nouvel accrochage Chefs-d’œuvre de la peinture lyonnaise dévoile de nombreuses vues au XIXe siècle qui raviront les passionnés d’histoire.
Exemple avec Gaspard Anrioud : ses quais de Saône en 1845 font aussi apparaître le nombre impressionnant de cheminées qui coiffaient les immeubles. Avec Edmé Martin-Daussigny, les habitués des Subsistances découvriront le piton rocheux qui domine l’ancienne caserne, avant qu’il ne soit enchâssé dans le fort. Et on peut rester un bon moment devant cette grande vue de la cathédrale Saint-Jean, à la plume et l’encre noire et de couleurs, anonyme du XIXe , avec le pont Bonaparte qui vient d’être tout juste construit et une foule de personnages à observer, dont ces laveuses au premier plan.
On ne se lasse pas, non plus, de regarder l’île Barbe de Jean-Michel Grobon, avec ses constructions aujourd’hui disparues, tout comme cette Rue de la République de Théodore Lévigne au sortir d’un bal masqué du théâtre Bellecour (remplacé un temps par Le Progrès, puis par la Fnac).
Faire monter les prix ?
Toutes les œuvres de Louis Janmot ne sont pas parties à Orsay (le musée parisien va accueillir Le Poème de l’âme à partir du 12 septembre et Jérôme Tomaselli a prêté deux œuvres). Le chef d’entreprise, éditeur de logiciels vient d’en acquérir trois : deux portraits de femmes et un haut Saint Jean-Baptiste dans le désert. De quoi nourrir les critiques dont il est l’objet : « Il rafle tout et fait monter les prix » ?
Il s’en défend. « Les Lyonnais avaient l’habitude d’acheter de beaux tableaux pour pas cher. La peinture lyonnaise est aujourd’hui reconnue et tous les grands marchands parisiens sont dessus. J’essaie de faire en sorte que les pièces importantes restent à Lyon. » Par exemple, des musées suédois et américains convoitaient cette huile d’Etienne Rey Lyon sous la neige en 1826 avec les lônes du Rhône gelés et des skateurs qui en profitent. Un témoignage rare qu’il a pu retenir.
Pour satisfaire les amateurs (et faire de la place dans ses réserves bondées), le collectionneur ouvre un espace galerie dans lequel il revendra quelques-unes de ses 2500 références. Essentiellement des petits formats de Jean Puy, Louis Appian, Jean Pillement, Jacques Truphémus, etc., que les particuliers pourront caser dans leur salon.
Réservations au 06 64 40 58 53 ou par mail à contact@tomaselli-collection.com
Illustration(s) :
Devant les quais de Saône de Gaspard Anrioud en 1845. Photo Progrès /Joël PHILIPPON
Isabelle Brionne le 20 juin 2023, Le Progrès